Le président du Medef, principal syndicat patronal français, a averti mercredi que les lourds droits de douane imposés par les États-Unis pourraient freiner la croissance économique et déclencher une récession. Il a appelé les autorités à prendre des mesures pour renforcer la compétitivité des entreprises françaises.
« Le risque est que la croissance s’arrête et que nous entrions en récession », a déclaré Patrick Martin à RTL, interrogé sur l’impact des tarifs américains sur les entreprises françaises.
Mercredi, les droits de douane « réciproques » décidés par le président américain Donald Trump sont entrés en vigueur pour plusieurs pays, incluant une taxe massive de 104 % sur les importations chinoises – une intensification de son conflit commercial à l’international, alors qu’il se prépare à des négociations avec plusieurs nations.
« Il faut agir très rapidement pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises… Cela signifie protéger la consommation, notamment en évitant de trop imposer les contribuables, les ménages comme les entreprises », a ajouté Martin.
Interrogé sur les revendications de Martin, le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a déclaré sur Franceinfo : « Nous abordons cette question au Parlement, notamment la possibilité de réduire les impôts, en particulier les impôts de production. »
Ferracci a de nouveau exhorté les entreprises françaises à suspendre leurs investissements aux États-Unis, invoquant les tensions entre la France, l’Europe et l’administration Trump à propos des tarifs douaniers.
« Nous disons : suspendez vos investissements en raison de cette période très compliquée. Nous sommes dans une situation de grande confusion. Les investissements prévus sont désormais incertains », a-t-il ajouté.
Ferracci, qui a rencontré mardi soir des représentants de l’industrie française, a souligné l’importance d’analyser l’impact potentiel des tarifs sur les secteurs comme l’aéronautique, les cosmétiques, le luxe ou encore l’aérospatiale, afin d’ajuster la réponse de l’Union européenne. Cette réponse doit être « ferme et proportionnée » pour éviter une escalade qui mettrait des emplois en danger.
