Le milliardaire indien Adani fait pression sur les responsables de Trump pour faire abandonner les accusations de corruption aux États-Unis

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Indian billionaire Adani lobbies Trump officials to drop U.S. bribery charges
Credit: thenewsminute.com

Selon Bloomberg, des représentants du milliardaire indien Gautam Adani ont exhorté l’administration Trump à abandonner les accusations de corruption liées à des transactions solaires. D’après un article de Bloomberg, Gautam Adani chercherait à convaincre l’administration de Donald Trump de classer les poursuites pénales engagées contre lui dans l’affaire de pots-de-vin pour des contrats solaires.

En novembre 2024, le Département de la Justice des États-Unis (DoJ) a inculpé Gautam Adani, son neveu Sagar Adani, et d’autres individus pour plusieurs chefs d’accusation. Le DoJ affirme que les accusés ont versé des pots-de-vin totalisant 2 029 crores de roupies afin d’obtenir des contrats d’énergie solaire dans plusieurs États indiens via la Solar Energy Corporation of India (SECI). L’inculpation a été rendue publique quelques jours après l’annonce de la victoire électorale de Trump.

Depuis janvier, selon Bloomberg, Adani et les représentants de ses entreprises tentent de convaincre les responsables de l’administration Trump que les poursuites ne reflètent pas ses valeurs. Bloomberg, citant des sources anonymes, indique que les discussions se sont intensifiées ces dernières semaines.

Selon une plainte déposée par la US Securities and Exchange Commission (SEC), Adani aurait rencontré l’ancien ministre en chef de l’Andhra Pradesh, Y.S. Jagan Mohan Reddy, et lui aurait proposé des pots-de-vin pour qu’il achète de l’énergie solaire produite par Adani Green Energy via la SECI, entreprise publique.

Toujours selon la SEC, Gautam Adani aurait proposé un pot-de-vin de 200 millions de dollars lors de cette rencontre avec Y.S. Jagan en 2021. Avant l’inculpation de novembre 2024, Adani avait félicité Trump sur X (anciennement Twitter) et annoncé que le groupe Adani investirait 10 milliards de dollars dans l’énergie et d’autres projets aux États-Unis, ce qui créerait 15 000 emplois une fois Trump élu.

Lors de sa visite aux États-Unis en février, le Premier ministre indien Narendra Modi — connu pour ses liens étroits avec Adani — a été interrogé par un journaliste sur une éventuelle discussion avec Trump à ce sujet. Le Premier ministre Modi a éludé la question, qualifiant cela de « sujet personnel ».

Les sources de Bloomberg affirment également que les associés d’Adani ont contacté des responsables du gouvernement indien pour obtenir des conseils sur la manière de gérer cette affaire avec Trump. L’article ajoute qu’Adani a aussi recruté des avocats et des lobbyistes américains influents pour faire valoir sa cause auprès de l’administration Trump. Les procureurs du ministère de la Justice fédéral et du bureau du procureur américain de Brooklyn se sont rencontrés une fois en mars.

Toujours selon Bloomberg, Mark Filip du cabinet Kirkland & Ellis, ainsi que des membres de BGR Group — une entreprise de relations gouvernementales représentant également l’Inde dans les négociations commerciales avec l’administration Trump — figurent parmi les personnes travaillant pour Adani aux États-Unis.

Trump a ordonné en février la suspension de l’application de la loi sur les pratiques de corruption à l’étranger (Foreign Corrupt Practices Act, FCPA), affirmant qu’elle avait été « utilisée de manière abusive au détriment des intérêts des États-Unis ». Il a déclaré que l’« application excessive et imprévisible » de la FCPA nuisait à la « compétitivité économique » et à la « sécurité nationale » du pays.

Selon Bloomberg, des poursuites pour corruption contre deux anciens dirigeants de Cognizant Technology Solutions ont par la suite été abandonnées. En 2019, ils avaient été accusés d’avoir approuvé un pot-de-vin de 2 millions de dollars à un fonctionnaire indien pour faciliter la délivrance d’un permis de construire à Chennai pour un complexe de bureaux de Cognizant.

Dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Adani, la Securities and Exchange Commission des États-Unis a demandé l’aide des autorités indiennes.

Research Staff

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