Le Secrétariat d’État à l’économie (SECO) de la Suisse a fait appel à un cabinet de lobbying américain afin d’assurer un accès complet aux puces d’intelligence artificielle pour le pays. Le SECO a confirmé à l’agence Keystone-ATS, via un article de Tamedia, avoir mandaté le cabinet d’avocats américain Akin Gump Strauss Hauer & Feld (souvent abrégé en Akin Gump) pour l’aider sur ce dossier. « Le cabinet d’avocats spécialisé accompagne la Suisse sur la question des puces IA », a déclaré l’administration, sans donner de détails supplémentaires sur le mandat.
La question des coûts reste floue. Selon les journaux Tamedia, le contrat inclut également des efforts de lobbying contre les droits de douane de 31 % imposés aux importations suisses par le président américain Donald Trump. Akin Gump, qui génère un chiffre d’affaires annuel de 65 millions de dollars, est classé deuxième cabinet de lobbying à Washington. L’engagement est devenu public en vertu d’une obligation légale américaine qui impose la transparence sur ce type de mandat.
L’accès aux semi-conducteurs avancés pour l’IA reste limité pour les entreprises suisses, la Suisse n’étant pas considérée comme un « allié » à Washington. Des restrictions à l’exportation sur ces puces avaient déjà été mises en place sous l’administration de Joe Biden, avant l’arrivée de Donald Trump au pouvoir.
La directrice du SECO, Helene Budliger Artieda, est actuellement aux États-Unis, où elle participe à des discussions en vue d’organiser une visite de la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et du ministre de l’Économie Guy Parmelin. Le SECO n’a pas donné plus d’informations sur les rencontres prévues ou les avancées potentielles. Le bureau de Parmelin a indiqué qu’il communiquerait « en temps voulu ».
Cette visite intervient alors que les États-Unis ont annoncé une surtaxe douanière de 31 % sur les importations suisses. Depuis samedi, toutes les exportations vers les États-Unis sont soumises à une taxe de 10 %. À partir de mercredi, un tarif spécifique par pays s’appliquera, ajoutant 21 % supplémentaires pour la Suisse.
Les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales participeront aux réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington du 22 au 26 avril. La présidente Keller-Sutter, le ministre Parmelin, ainsi que Martin Schlegel, président de la Banque nationale suisse, seront présents.
